Planifier des milieux de vie de qualité, au cœur des préoccupations de la MRC Les Moulins
Tout le monde a, un jour, entendu parler de la MRC (municipalité régionale de comté) Les Moulins, mais qui connaît vraiment le rôle que cet organisme supramunicipal joue dans la vie des gens qui demeurent ou travaillent sur le territoire, qui y étudient ou qui le visitent?
Bien que de nombreux mandats lui soient dévolus, une MRC a d’abord et avant tout été créée pour planifier l’aménagement du territoire. Pour ce faire, elle élabore un schéma d’aménagement et de développement, en prenant en compte les orientations du gouvernement en la matière et, le cas échéant, le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Ces orientations s’inscrivent dans le contexte économique, social, administratif et politique et sont regroupées en trois grands volets : la gestion de l’urbanisation, la mise en valeur intégrée des ressources et le renforcement des structures municipales.
« L’aménagement du territoire s’avère un domaine très varié qui utilise divers outils et approches de planification, dont des documents tels que le schéma d’aménagement et de développement. Celui-ci établit des objectifs, des critères et des normes minimales que les municipalités doivent respecter », dira Chantal Laliberté, urbaniste et directrice de l’aménagement à la MRC Les Moulins.
La planification de l’aménagement et du développement du territoire doit se réaliser en gardant en tête l’intérêt collectif, ainsi que la qualité de vie des citoyens qui sont en interaction avec ce territoire. Composée des villes de Mascouche et de Terrebonne, la MRC porte une attention particulière aux enjeux d’aménagement à l’échelle des deux villes, puis ces deux municipalités approfondissent davantage leur planification en fonction de leur territoire respectif.
Qualité de vie
Mais comment peut-on contribuer à la qualité de vie des gens? « En planifiant judicieusement, via le schéma d’aménagement et de développement, afin qu’ils bénéficient de ce dont ils peuvent avoir besoin au quotidien, comme se loger, se vêtir, s’alimenter, ainsi que les soins de santé, les services reliés à l’éducation, les emplois variés, les divertissements. Ici, nous sommes vraiment choyés en ces matières, car la région moulinoise offre pratiquement tout ce que les citoyens peuvent souhaiter. En plus des différentes fonctions urbaines et agricoles, notre territoire bénéficie également de sites naturels de grande qualité, et que dire du patrimoine culturel, dont le patrimoine bâti, qui témoigne de la richesse de notre passé! » énumère Mme Laliberté.
L’organisme utilise également d’autres documents tel le Plan de développement de la zone agricole (PDZA). Il s’agit d’un outil élaboré par la MRC en collaboration avec les partenaires du milieu; il vise à mettre en valeur le potentiel et à favoriser le développement du territoire et des activités agricoles. La réalisation d’activités agroalimentaires sur notre territoire encourage les circuits courts, donc l’économie locale, tout en réduisant les distances et le temps de transport des produits. De plus, grâce au Programme d’aide financière pour la planification de milieux de vie durables du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, la MRC procède actuellement à une étude de ses réseaux de transport actif et collectif et de ses espaces publics. Cet exercice prendra également en considération des contextes particuliers, par exemple, les quatre saisons et les épidémies/pandémies. Cette analyse vise à orienter une planification permettant de guider l’implantation éventuelle d’aménagements qui serviront à offrir des milieux de vie durables et ainsi contribuer à la réduction des émissions de gaz à effets de serre (GES). »
Pour favoriser de tels milieux de vie durables, la planification de l’aménagement et du développement du territoire doit tenir compte des changements climatiques, dont certains peuvent même entraîner des situations d’urgence. « L’aménagement du territoire, c’est aussi s’assurer d’une approche en sécurité civile. Nous ne sommes pas à l’abri des inondations, des glissements de terrain ainsi que d’autres aléas, comme nous le constatons depuis quelques années. Et avec l’augmentation des périodes de canicule, il faut aussi penser à plusieurs éléments, dont réduire les îlots de chaleur. À ce sujet, diverses notions, dont la densité, peuvent être bénéfiques. Celle-ci permet de mieux gérer l’utilisation des espaces et ainsi de préserver des espaces verts, qui constituent alors des îlots de fraîcheur appréciés par tous », explique Chantal Laliberté.
La densité, une approche à démystifier
La notion de densité s’avère un des éléments fréquemment utilisés en aménagement du territoire. L’exemple le plus marqué découle souvent d’une des exigences du Plan d’aménagement et de développement (PMAD) de la CMM, lequel demande aux MRC d’assurer d’abord une densité très importante à l’intérieur de leurs aires TOD (Transit Oriented Development), puis une densité plus modérée sur le reste du territoire à vocation urbaine. La densité peut contribuer, entre autres, à améliorer les milieux de vie côtoyés par les résidents, les étudiants et travailleurs, ainsi que les visiteurs. « Pour optimiser la qualité de vie, on peut, par une augmentation de la densité, consommer moins d’espace à des fins de développement urbain sur un territoire donné. Bâtir des maisons de ville, des duplex, des édifices à logements offre non seulement différents types d’habitation pour les Moulinois, mais permet également d’utiliser le territoire à bon escient et de diminuer les pressions d’empiétement en zone agricole », fait remarquer Mme Laliberté. De plus, le concept de densité, tant résidentielle qu’à des fins autres, peut permettre de réduire les distances de déplacement entre les différentes destinations (ex. : commerces, écoles, lieux de travail ou de loisirs, établissements de santé). Il peut également contribuer à une diminution de certains coûts, en ce qui a trait au transport collectif, puisqu’une concentration plus importante de personnes génère une masse critique qui permet un plus fort achalandage potentiel, et, à l’inverse, une plus forte demande et utilisation du transport en commun peut justifier une meilleure offre de services (desserte, fréquence, etc.), ce qui contribue à l’effort pour protéger notre environnement. « On se doit de planifier pour faciliter et encourager l’utilisation de modes de transports alternatifs à l’utilisation solo de véhicules privés, en tenant compte aussi de la sécurité des cyclistes et des piétons. Nous travaillons dans l’esprit de rendre les milieux de vie agréables pour les citoyens, de leur donner accès à des aménagements et à des espaces publics variés. En développant de manière plus dense, nous libérons de la place pour les loisirs, les espaces verts et divers services de proximité, tout en cherchant un meilleur équilibre entre les besoins des citoyens et leur capacité de payer, mais aussi celle des gouvernements municipaux et provincial », mentionne l’urbaniste.
La planification de l’aménagement et du développement du territoire demeure une responsabilité partagée entre les paliers de gouvernements : fédéral, provincial, métropolitain, ainsi qu’à l’échelle de la municipalité régionale, puis des municipalités locales. Chose certaine, dans toutes les sphères de l’aménagement du territoire, la MRC tient compte d’une vaste gamme d’enjeux qui peuvent toucher les deux municipalités, Terrebonne et Mascouche, qui la composent.
Source : Hebdomadaire La Revue de Terrebonne
Journaliste : Stéphane Fortier
Date de parution : 1er septembre 2021